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InformationsPublié le 17 octobre 2025

Immeuble CFF «Led Zeppelin»: nouveaux jalons

Avec le projet «Led Zeppelin», les CFF réalisent près du pont Regensbergbrücke à Zurich un immeuble hors du commun qui pose de nouveaux jalons en matière d’urbanisme, d’architecture et d’énergie. À proximité immédiate des voies ferrées, un bâtiment conçu de manière fonctionnelle avec un degré d’autonomie énergétique élevé (plus de 66 %) voit le jour – un projet exemplaire en matière de construction écologique et tournée vers l’avenir.

Vue en perspective de l’immeuble des CFF près du Regensbergbrücke depuis le nord.

Pour les CFF, le projet «Led Zeppelin» s’inscrit dans une stratégie à long terme: utiliser au mieux les terrains dont ils disposent dans des situations centrales et les développer durablement. «Cela permet d’économiser de l’espace, de lutter contre le mitage et de contribuer au financement du système ferroviaire», explique Thomas Rinas, chef de projet général aux CFF. Au lieu de vendre des surfaces, les CFF investissent dans une densification judicieuse qui rend attrayants tant les logements que les travaux sur et vers le noeud de la gare de Zurich Oerlikon. «Cela attire plus de monde dans les trains et déplace la répartition modale au profit d’une mobilité plus écologique», explique-t-il.

Le terrain d’environ 3200 m2 près du Regensbergbrücke est un défi urbanistique: il est situé entre les voies ferrées et la rampe d’accès au pont. Le projet gagnant du bureau zurichois SERA (Studio Esch Rickenbacher Architektur AG) relève ce défi avec une construction compacte et respectueuse des ressources, une fonctionnalité modulaire et une conception généreuse des espaces ouverts.

Le bâtiment sera une centrale électrique

Une caractéristique particulière du projet est sa conception énergétique. Le bâtiment doit pouvoir s’autoapprovisionner en énergie à plus de 66 %. Cet objectif sera atteint grâce à un ensemble de mesures techniques, architecturales et opérationnelles centré sur une grande installation photovoltaïque couvrant le toit et la façade, d’une puissance d’environ 486 kWc. L’électricité produite localement, qui alimente les fonctions de base telles que la ventilation et le refroidissement, peut en partie être utilisée directement par les locataires. «Le bâtiment se transforme ainsi en centrale électrique et la propriétaire en productrice d’électricité», explique l’équipe d’architectes de SERA. Une gestion intelligente de la charge ainsi que la possibilité d’intégrer les excédents dans le réseau intelligent régional (smart grid) complètent le concept.

Le refroidissement est fourni par un système hautement efficace comportant des refroidisseurs et des climatiseurs. L’émission de chaleur aux étages hors-sol est assurée par des climatiseurs d’allège efficaces et à réaction rapide intégrés dans les bandes de façade, invisibles de l’extérieur. Les appareils fonctionnent avec un thermostat d’ambiance. Lorsque la température est inférieure à la température ambiante souhaitée (par exemple +21 °C), l’appareil met en marche le ventilateur intégré, ce qui fait passer l’air dans l’échangeur thermique et le réchauffe. Pour le refroidissement (en été), les appareils sont en mesure d’utiliser de manière optimale les sources de chaleur internes (p. ex. chaleur des personnes) et, si nécessaire, de les évacuer. En complément, la masse d’accumulation thermique des éléments de construction massifs (p. ex. sols et revêtements muraux) est utilisée pour le refroidissement passif: le refroidissement nocturne permet une évacuation contrôlée de l’énergie thermique stockée issue des masses d’accumulation. De plus, des stores extérieurs ainsi qu’un vitrage optimisé assurent une protection thermique estivale efficace tout en garantissant un bon apport de lumière naturelle.

Les besoins hivernaux en chaleur non couverts par les rejets de chaleur internes sont alimentés par le réseau de chauffage à distance Zurich-Nord, dont l’exploitation est actuellement en grande partie neutre en CO2.

Flexible, démontable et circulaire

Les aspects de l’économie circulaire sont également pris en compte dans la planification. Ainsi, la structure porteuse des étages standards repose sur une construction en bois préfabriquée qui est non seulement plus légère qu’une construction en acier ou en béton armé, mais aussi démontable. Les éléments de façade sont également en bois et montés à l’aide de raccords vissés amovibles, ce qui facilite les réparations et permet une réutilisation ultérieure (Design for Disassembly). Le soubassement et le noyau vertical du bâtiment sont réalisés en construction massive avec autant de béton recyclé que possible. «L’objectif est d’harmoniser les exigences techniques, économiques et écologiques», explique l’équipe d’architectes de SERA.

Lors de la planification des étages, une attention particulière est en outre accordée à la modularité, afin qu’ils puissent accueillir différents usages – des bureaux à la restauration, en passant par la santé et la formation. À cet effet, des ouvertures en façade sont prévues au niveau du soubassement, ce qui permettra de transformer ultérieurement les entrepôts en surfaces de bureaux ou de services, par exemple. La flexibilité d’utilisation est un thème central du projet. Les réserves techniques ont été prises en compte à un stade précoce afin de pouvoir réagir de manière flexible aux futures modifications ou adaptations d’utilisation.

Construction durable en ligne de mire

Pour les CFF, le projet est plus qu’un simple bâtiment. «Nous concevons globalement la planification, l’exploitation, l’entretien et la déconstruction», souligne M. Rinas. Cela se reflète notamment dans les objectifs climatiques ambitieux pour la phase de construction, l’accent mis sur l’efficacité énergétique et la réutilisabilité à long terme des matériaux utilisés. L’aménagement de surfaces de compensation et d’espaces extérieurs attrayants fait également partie des exigences d’une construction durable, surtout dans les zones densifiées. Le Studio Céline Baumann a délibérément laissé le niveau des voies à l’état naturel avec des plantes rudérales; des arbres d’ombrage assurent la végétalisation et la qualité de séjour au niveau de la ville, accessible sans obstacles. Avec ce projet, les CFF visent une certification SNBS Gold (Standard de Construction Durable Suisse).

Avec cet immeuble proche du Regensbergbrücke, les CFF veulent montrer que les intérêts écologiques et économiques ne sont pas forcément contradictoires. «Les solutions innovantes sont payantes à long terme, y compris financièrement», affirme M. Rinas avec conviction. L’association de la densification urbaine, d’une efficacité énergétique élevée, de l’économie circulaire et de la qualité architecturale fait de ce projet un modèle de développement immobilier durable, non seulement pour Zurich, mais aussi pour l’ensemble de la branche.

Cet article technique est paru le 17 octobre 2025 dans le journal Domotech.

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Les CFF s'engagent depuis 2013 auprès d’EEC. Vous trouverez plus d'informations sur les objectifs et les mesures des CFF pour l'énergie et le climat dans le portrait de l'acteur.

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